Pas un jour ne se passe sans que l'actualité fracasse ! C'est en écoutant les nouvelles du jour que j'ai appris que la Prévention Routière a décidé de faire la guerre aux scooteristes avec une campagne choc. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : il y a eu 105 accidents mortels (et peut-être beaucoup plus d'accidents graves) liés aux imprudences sur scooter l'an dernier et il est temps de réagir.
A commencer par le nom de la campagne : "Mortel Scooter" et pourquoi pas "Mortèle Voiture" et "Mortèle Moto" car comme tous les moyens de transports équipés d'un moteur, ils sont également dangereux et peuvent provoquer des accidents.
Mais ce n'est pas la forme que je viens critiquer par cet article mais plutôt le fond et tout ce qui entoure cette nouvelle polémique concernant l'utilisation du scooter.
Avant de commencer mon argumentaire, je tiens à dire que cette critique n'a pas pour but de faire l'apologie du bordel ou de l'anarchisme mais juste de donner le point de vue d'un utilisateur de scooter (mon point de vue en fait).
Le scooter est un engin motorisé dangereux, c'est vrai. Il requiert d'être prudent et de faire attention à l'environnement qui nous entoure. Il est nécessaire d'avoir les yeux partout et, comme la conduite de n'importe quel véhicule, d'anticiper la situation et la réaction des autres usagers de la route. De ce fait, il est obligatoire de connaître les règles qui s'appliquent à la circulation routière et de connaître un minimum le code de la route.
En effet, comment prendre le risque de conduire si on ne connaît pas un minimum le fonctionnement de la chaussé, comment rouler sans savoir gérer la priorité à droite ou la priorité aux ronds points ? Impossible, si on ne connaît et n'applique pas ces règles de bases, les chances d'être victime d'un accident sont grandes, très grandes même !
Le gouvernement français voulant réagir vite, il propose d'instaurer un permis de conduire spécial scooter afin de s'assurer que les utilisateurs de ces engins dangereux aient les compétences minimales pour conduire ce type de véhicule. Mais n'oublions pas que ce permis existe déjà sous le nom de BSR (Brevet de Sécurité Routière) qui requiert un minimum de 5h de pratique en scooter-école avant son obtention. Le conducteur de scooter, s'il est né après 1986, a donc l'obligation de passer un examen avant d'utiliser un quelconque scooter.
Imposer un nouveau permis n'est donc peut être pas la meilleure idée, durcir les conditions actuelles est une alternative crédible qui, si elle est correctement appliquée, peut s'avérer gagnante.
N'oublions pas également qu'imposer un nouveau permis demanderait des efforts supplémentaires aux conducteurs actuelles (dont moi qui suis né avant 1986) en les obligeant de repasser un examen de conduite. Je vois déjà les directeurs d'auto-école de frotter les mains devant ce nouveau segment de marché qui s'ouvre à eux (encore faut-il avoir les moniteurs compétents pour assurer derrière), un nouveau business n'est jamais de refus mais plomberait les ventes de deux roues (c'est comme les voitures en ce moment : si ça ne se vend pas c'est qu'ils ne donnent plus le permis et/ou que les gens n'ont plus d'argent pour acheter).
L'apprentissage du code de la route (et donc le passage de l'examen) est déjà une bonne chose. En effet, dans l'état actuel des choses, l'apprentissage du code de la route (auto ou moto) n'est pas au programme du BSR, seulement une ou deux questions portant sur les règles de conduite sont au programme de l'examen, ce qui n'est pas le plus judicieux.
De plus, avant l'obtention de la carte grise du véhicule (et du certificat d'assurance tant qu'on y est), il serait judicieux de vérifier que le propriétaire du scooter dispose des équipements de sécurité obligatoires : casque intégral, gants renforcés gilet jaune, ...)
Mais c'est surtout l'éducation qui doit être revue depuis le début.
Premièrement, en rappelant aux parents qu'on ne lâche pas un adolescent sur un scooter sans l'avoir un peu accompagné sur la route (mon père a tenu à que je m'entraîne dans une zone industrielle afin de maîtriser le deux roues et m'a accompagné lors de mes premières sorties afin de s'assurer que je conduise sans trop paniquer tout en respectant le code de la route), lui avoir dit et redit de mettre son casque (quitte à vérifier) et surtout lui rappeler de ne pas commettre d'imprudence volontaires.
Premièrement, en rappelant aux parents qu'on ne lâche pas un adolescent sur un scooter sans l'avoir un peu accompagné sur la route (mon père a tenu à que je m'entraîne dans une zone industrielle afin de maîtriser le deux roues et m'a accompagné lors de mes premières sorties afin de s'assurer que je conduise sans trop paniquer tout en respectant le code de la route), lui avoir dit et redit de mettre son casque (quitte à vérifier) et surtout lui rappeler de ne pas commettre d'imprudence volontaires.
Secundo, on l'accompagne lors de l'achat du véhicule chez le concessionnaire car cela montre que vous vous intéressez un minimum à ce que fait votre rejeton et que vous vous sentez responsable de ses actes.
Tercero, on agit en conséquence en cas d'accident (volontaire ou pas) en le rassurant et en cherchant à savoir en quoi a été du l'accident, quelles en sont les origines et les causes sans stigmatiser son enfant.
Bien-sur, ce ne sont que des conseils, pas des obligations, mais c'est comme ça que j'ai commencé mon expérience en scooter et c'est ce qui a fait que je me sentais bien au début et que maintenant je suis un conducteur confiant et raisonnable.
Car je les vois tous les jours les "kékés" qui s'amusent à faire des roues arrières sur un scooter, qui se prennent pour Valentino Rossi (c'est pitoyable surtout sur un 50cm3) en filant à toute allure ou qui s'amusent à zig-zaguer entre les voitures sans regarder avant. D'ailleurs, je suis presque sur que ce sont ces gens-là qui nous gratifient de ce score de 105 tués sur scooter, tous ces imprudents qui roulent sans casque, sans protection et, la plupart du temps, sans assurance.
Bref, tout cet argumentaire pour vous dire qu'il ne faut pas mettre tous les gens dans le même panier; on peut très bien rouler en scooter et être prudent (j'en connais plein d'ailleurs) et cela ne nécessite pas l'application de nouvelles lois qui ne ferait qu'augmenter le nombre de personnes roulants sans permis.
Un dernier mot pour la fin. Que vous soyez piéton, scooteriste, cyclomotoriste, automobiliste, motard, chauffeur de bus ou autre, soyez prudents et rappelez-vous qu'on est jamais mieux servi que par soi-même surtout en matière de sécurité.
Bonne route !
1 commentaires:
C'est malheuresement très vrai...
Je suis motard sur un 600 et c'est hallucinant le nombre de cons (Y a pas d'autres termes) qui roulent avec le casque posé sur le front, pas attaché, en T-Shirt (Heureusement l'hiver, il pense à mettre un Sweat shirt, Wahou!!) ou en tongs...
Il est vrai que dès que les conditions météo se dégradent, on ne les voit plus... Et bizarrement, si tu regardes l'accidentologie, les chiffres baissent énormément en hiver !
S'équiper, vérifier sa machine, anticiper, penser au 4 roues motorisés qui ne nous voient tout simplement pas... Voila ce qu'on doit avoir en tête sur un 2RM.
Tilk
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