Sorti le 26 décembre 2006, ce 3ème opus du groupe était très attendu par les fans mais aussi par les détracteurs du groupe. En effet, depuis leur album « Bâtards Sensibles », Teki Latex, Cuizinier, Tido Berman, Para One, DJ Orgasmic et Tacteel, où ils ont pu nous offrir un mélange d’électro-rap très réussi ( à en juger par les étudiants qui chantonnent à tue-tête les parole de « Girlfriend » et de « Dans Le Club »), qui nous avait un peu laissé sur notre faim.
Dans cet album aux couleurs acidulées ( la pochette est bleu ciel et rose, avec le logo du groupe hachuré au centre ), nous pouvons découvrir treize chansons. En voici le track-listing :
1 – Quand Je Claque Des Doigts
2 – Paris, Paris
3 – Turbo
4 – (Pas la peine d’Appeler Je Ne Réponds Pas Au) Téléphone
5 – Travailler
6 – Cé Pou Vou
7 – Antenne 2
8 – J’ai Le Son
9 – Frotte Ton Cul Par Terre
10 – Strip Pour Moi
11 – Ambition
12 – Une Bande De Mecs Sympas
13 – Dancing Box (MODESELEKTOR feat. TTC)
Tout au long de cette review, nous essaierons de rester objectif et de juger les qualités musicales et techniques des productions, veuillez m’excuser par avance si une touche de subjectivité pointe le bout de son nez.
Pour finir, nous donnerons un avis global sur le disque et essaierons de le comparer avec les anciennes productions du groupe parisien.
1 – Quand Je Claque Des Doigts
Premier titre de l’album, et déjà nous paraissons surpris. Un beat régulier, entraînant, mais sur ce dernier se superposent des paroles quelque peu inhabituelles pour un texte de rap, tant mieux se dit-on, ils ont voulu joué sur l’originalité et sortir des sentiers battus. A vous d’en juger :
« Moi, j’suis l’mec qui t’fait t’sentir bien dans ton corps, dans ta tête, dans ton cœur, dans tes artères ».
Oulah ! , on se demande sur quelle radio on a atterri, puis la musique commence avec la suave voix de Teki Latex « Claque tes fesses quand je claque des doigts / Mouille tes lèvres quand tu parles de moi / Tous tes ex ne font pas le poids / Claque tes fesses quand je claque mes doigts ». On l’aura compris ce texte est un égo-trip ( on commençait à avoir l’habitude de ce genre de jeu avec les TTC ) célébrant le sexe et mettant en avant les « capacités physiques » des membres du groupe .
Ce titre possède une très bonne instru (à en juger par son intro), signée Para One, on constate le génie avec lequel il a su bien mixé les samples électro avec des beat légers. La musique se laisse écouter facilement, on pourrait même l’utiliser comme musique d’ambiance.
2 – Paris, Paris
Avec ce titre, on retrouve le vrai TTC, fidèle à l’ambiance des street tapes « Pour Les Filles » de Cuizinier (dont le titre est extrait).
« Paris, Paris » nous vante ici les mérites de la capitale Française. Tour à tour décrite comme la ville du luxe et des célébrités, son côté « putes et mac » y est également raconté et d’ailleurs c’est sur ce dernier que les textes insistent le plus.
Le son est très bon, il sonne limite « américain » et donne la patate. Mais, il n’y a pas que le style d’américain sur ce titre, on y retrouve également le flow et les sujets qui vont avec ! Dans le genre « Ouais , à Paris, on est des oufs et on pète trop le syle », c’est pas mal et ça tourne à l’égo-trip parigôt-parisien très très vite. On sent que la production instrumentale est le fruit de longues recherches et d’un travail acharné, mais pour les paroles, c’est pas encore ça, elles manquent incontestablement de fond, de contenu et surtout de forme ( pas la moindre figure de style n’est utilisée tout au long du texte).
Malgré cela, « Paris, Paris » reste un bon titre, ne serait-ce parce qu’il vous donne la patate et qu’il revendique son côté US.
3 – Turbo
« Turbo ou la reprise du nom de l’émission automobile de M6 ». Un rythme moyen, cadencé par quelques bruits de moteurs vrombissants et surtout de l’electro-pop bien placée pour ce titre.
Les paroles sont toujours aussi simples et faciles d’accès à tout à chacun (trop peut-être ?), elles racontent l’histoire d’un homme qui se casse la gueule en scooter (faut-il y voir une satyre de ces mecs qui se la pêtent en faisant des roues arrières sur leur 50 cm3 ?). Après ce premier couplet sympathique, on retourne sur des lyrics égo-trip.
« On a toujours tout fait en avance / On descend toujours à fond dans la pente / On aura toujours quelque chose à vendre / On ouvre le coffre du bus si tu ne peux pas attendre »
scande Cuizinier en guise de refrain. C’est très pauvre, on aurait pu s’attendre à quelque chose de plus dynamique et de moins prétentieux de la part du groupe, car au bout de la troisième piste, on commence à se lasser mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises, bien au contraire.
Musicalement parlant, l’instrumentale tient le coup, quoique nous l’aurions préférée un peu plus dynamique, dans l’esprit du titre précédent. Mais bon, restons-en là et permettons nous d’écouter la suie de la galette.
4 – (Pas la peine d’Appeler Je Ne Réponds Pas Au) Téléphone
Surprise ! Une chanson qui bouge et qui donne envie de se trémousser sur la piste. L’ambiance dance-techno y est, bien sûr, pour quelque chose et la sonnerie du téléphone (quoique aigue et saoûlante à force) rythme la musique. On est agréablement surpris d’avoir un son lourd mais cela fait du bien et permet de retrouver le style originel du groupe. Ca fait plaisir !
Les paroles sont dans le style du titre « Le Chant des Hommes » (piste n°1 de l’album Bâtards Sensibles), c'est-à-dire bien cadencées et dynamiques. Par contre on retrouve toujours le même égo-trip, dans le genre « On est les meilleurs, on est des stars, on est injoignables et surtout inaccessibles » ( ce dernier propos sera très controversés dans le titre « Une Bande De Mecs Sympas » ), mais pour une fois ça passe car le rythme est là pour nous envoûter facilement.
« J’aime quand tu obéis / Saute sur mon obélisque / Fais la Comédie / Fais-le en haut débit »
Ces paroles de Cuizinier ne veulent strictement rien dire : il nous en dit juste un peu plus sur son goût prononcé pour les « biatches » et puis il reste dans l’esprit des street tapes qu’il a sorties quelques mois avant ( obsédé le Cuizi-Cuiz : possible ! ).
En somme, le titre reste très bon enfant et l’on peut accrocher comme on peut ne pas accrocher, tout dépend de la personnalité et des goûts de chacun.
5 – Travailler
« Mais bon parles sur nous / Faut qu’on remplisse ton emploi du temps et ses trous / T’es dégoûté, tu fais une drôle de tête / On part jamais en vacances on est des fous / Mais bon parles sur nous / Faut qu’on remplisse ton emploi du temps et ses trous / T’es dégoûté, tu fais une drôle de tête / On va jamais en vacances on est des fous / C’est parce que TTC continue là où tu t’arrêtes ».
Sur ce titre, le grand Tido Berman nous fait une démonstration de son merveilleux talent ! En effet, enchaînement de style, de tonalités, des textes simples mas entraînants. Un très bon titre de l’abum, Cuizinier et Teki Latex y posent leur voix avec volupté et tact.
L’instrumentale nous entraîne et nous enchante, on a envie de bouger la tête. C’est du très bon travail les TTC.
6 – Cé Pou Vou
Un zouk ? Dans un album de TTC ? Mais c’est nouveau ça ! Après quelques mesures où surprise et étonnement sont au rendez-vous, on se laisse bercer par la musique pour constater que « Cé Pou Vou » raconte l’aventure sentimentale et sensuelle des membres du groupe avec une femme. La voix du refrain, chanté par Mariana Pezin, est vraiment très jolie et très douce on se croirait dans un vrai zouk antillais. Mais finalement ça sonne faux, comme une chanson de R-Kelly mais mélangé avec un mauvais Mehdy Custos ; enfin ça ne fait pas vrai du tout, on se demande que fait cette piste sur un album de TTC. On pourrait même supposer qu’ils ont fait ce son simplement pour avoir leur zouk à eux, comme l’avait fait le Saïan Supa Crew avec le titre « Angela » il y a de cela quelques années.
En tout cas, musicalement, le titre se respecte, le rythme zouk est bien respecté et on a même le droit à des petits changements de rythme qui font la non linéarité du morceau ( c’est un peu la marque de fabrique TTC après tout ) ce qui pourra rassurer certaines personnes.
7 – Antenne 2
Allongez-vous confortablement sur votre lit ou votre canapé, fermez les yeux et ouvrez grand les oreilles. La musique commence, une jolie petite voie enfantine chantonne de belles paroles, on se croirait dans un remake du film « les Choristes » tellement c’est joli et émouvant ! Une petite beat electro-pop arrive. C’est lui qui sera chargé de rythmer cette jolie balade qui vous replongera dans tous vos souvenirs de jeunesse.
« Le premier flirt, la première fleur / J’ai le cœur gros et une peur bleue de vieillir vite / J’veux rester jeune, la vie est speed / Elle me rend riche, beau et grand, triste, lourd et concis /
La plage, le surf, la zik, le smurf, la sape, les clubs, les filles, les flirts / Je jouais au pouilleux déshabilleur / Amusé, aliéné, agaçant, inconscient, perd patience / En lassé, dulcinée, pertinence , insouciant , adolescence »
Plongé en plein cœur de l’adolescence, les premiers souvenirs lointains vous envahissent, vos premières conquêtes amoureuses, vos premiers ébats peut-être. La nostalgie vous regagne. Oh que la vie était plus simple à l’adolescence.
« Comme les filles sont belles sous le soleil de l’été / Je les regarde / Je repense à mes premiers flirts, ado / J’ai la chair de poule quand j’effleure sa peau / Tout cela me manque alors j’y pense / Et j’ai le sourire aux lèvre, les yeux en l’air / J’ai mal au ventre comme quand il pleut en mer / Il ne me reste plus qu’un dernier voeu à faire »
C’est le summum, en plein dans vos pensées, vous êtes engagé dans ce long voyage et vous avez envie de le poursuivre, de ne plus quitter ce monde de l’adolescence, si exquis, si parfait !
« Antenne 2 » est une des surprises, la plus réussie, de ce disque. Des chœurs ( chantés par la petite sœur et le petit frère de Cuizinier ), un rythme nostalgique, romantique, comment ne pas tomber sous le charme de cette balade aux parfums estivales et anciens. On notera le titre qui est tout simplement la reprise de l’ancien nom de la deuxième chaîne, c’est bien trouvé et ça colle bien au thème nostalgique donné à la musique. Un titre que vous réécouterez surtout pendant les petits moments de solitude ou de déprime et qui après vous remettra tout de suite de bonne humeur.
8 – J’ai Le Son
Cette production, signée Tido Berman, est une instrumentale plutôt bien faite. Les samples electro se retrouvent mélangés avec ces quelques notes de violoncelle et ces petits scratches. On ne peut pas dire que cette instru peut être réutilisé telle quelle pour un rap, mais que forcément elle vous inspirera pour en réutiliser quelques extraits dans vos prochaines productions musicales.
9 – Frotte Ton Cul Par Terre
Voici le digne successeur du très célèbre « Girlfriend ». Ce dernier, devenu hymne de ralliement des étudiants des écoles d’ingénieur et de commerce, passe à toute soirée étudiante. « Frotte Ton Cul Par Terre » devrait donc connaître le même destin, avec ces paroles simples, très sexe, il devrait vite devenir un des grand classique des TTC.
La chanson démarre sur une reprise de « La chanson d’Hélène » ( rappellez-vous : je mets mon doigt devant … ) sur laquelle le clown Tequila Tex et sa voix perverse chantonne quelques paroles :
« Tu frottes ton cul à gauche / Tu frottes ton cul à droite / Tu frottes tellement ton cul qu’t’a fait le ménage dans la boîte »
Un bon délire, sur lequel il est facile de bouger, une petite réussite en somme mais si l’on fait la comparaison avec le précédent « Girlfriend », le texte est moins osé et beaucoup moins technique.
10 – Strip pour moi
« Strip pour moi, je n’dirais pas un mot / J’reste assis, j’admire le show / Enlève tes habits s’il fait trop chaud / Bouge pas, couche comme un artichaut »
Toujours très porté sur le sexe, les trois compères nous livrent ici une sorte de suite de « Quand je claque des doigts ». On reste toujours dans le même trip sexe, mais là ça ressemble beaucoup à un son américain ( la chanson « Play » de David Banner ), l’idée a été reprisealors qu’on attendait un peu plus de créativité de la part du groupe. D’un autre côté, cela se comprend par le fait que le groupe puise son inspiration principalement aux Etats-Unis et cela se retrouve tout naturellement dans ce titre.
11 – Ambition
« Ambition » est sûrement le titre le plus subversif de l’album. Une instrumentale des plus néoclassique, un beat lent mais des plus travaillé de l’album. On retrouve même le flow naturel de Teki, Tido, Cuiz et Para. Du très bon son sur le plan musical.
Mais la chose qui suscite le plus nos interrogations sont bien les textes : très égocentriques, limite auto flatteurs, on se demande pourquoi le groupe à choisi le mot ambition. Est-ce pour décrire ce qu’ils attendent de la suite de leu carrière ou pour nous montrer qu’ils ont réussi tout ce qu’ils ont entrepris jusqu’à ce jour.
« On a révolutionné l’industrie du disque / Réinventé l’industrie du style / Influencé le monde entier / Notre travail ne cesse d’être contemplé / T’as cru qu’on aller s’arrêter un jour / Avec le peu qu’on a fait on sera la vie en boucle »
Enfin, tout ce qu’on retiendra, c’est que ce titre a été composé pour nous mettre un doute permanent sur les choix musicaux de TTC. Que désirent-ils ? Où veulent-ils aller ? Que veulent-ils devenir ? Nous ne pourrons malheureusement pas répondre à ces questions avec le si peu d’indices disséminés tout au long de ce texte. Notre interrogation restera permanente.
12 – Une Bande De Mecs Sympas
Waouh ! Enfin du son qui bouge à fond ! Une instru electro donne un côté house à ce titre afin de faire bouger votre corps sur les dancefloors.
Des paroles, scandées par Tido Berman, qui frisent l’incompréhensible mais vous n’y ferez plus attention tellement vous allez avoir envie de vous trémousser.
Techniquement très réussi, la musique a vraiment été très travaillé et cela s’entend et se remarque dès la première écoute ; Para One s’est énormément déchiré pour nous offrir un rendu aussi parfait, on sent que le sampler a été correctement saigné !
A écouter et réécoutez sans modération, essayez et vous m’en direz des nouvelles
13 – Dancing Box (MODESELEKTOR feat. TTC)
Ce morceau, signé par les génies de Modeselektor, continue sur la lancée du précédent titre. Sonnant très electro, « Dancing Box » va vous faire bouger dans les clubs et autres petites fêtes. Très réussi techniquement, Modeselektor fait une nouvelle fois ses preuves sur ce dernier titre de l’album (après les avoir montré également sur la street tape n°2 du Cuizinier ). Les samples sont là quand il faut et là où il faut, on peut même jusqu’à aller dire qu’on ressent vraiment la maîtrise du sampler par les deux DJs.
Un titre à avoir absolument et à passer en boucle à toutes les occasions. La meilleure façon de clôturer l’album.
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